Le vieillissement de la population,
c'est-à-dire l'augmentation de la part des personnes âgées,
est avant tout le résultat des progrès considérables économiques,
sociaux et médicaux qui offrent aux Européens la chance de vivre
de longues vies dans un confort et une sécurité sans précédant
dans leur histoire. Mais, comme cela a été souligné par les
chefs d'État ou de gouvernement lors du Sommet informel de Hampton Court
en octobre 2005, c'est aussi l'un des plus importants défis que l'Union
européenne devra affronter au cours des prochaines années.
La présente communication répond à la préoccupation
exprimée lors de ce Sommet et largement ressentie par les citoyens. Elle
constitue une suite de la communication de la Commission au Conseil européen
intitulée « Les valeurs européennes à l'ère
de la mondialisation » et du livre vert de la Commission intitulée
« Face aux changements démographiques - une nouvelle solidarité
entre générations ». Elle examine comment les Européens
peuvent faire face au défi démographique en s'appuyant sur la
stratégie de Lisbonne renouvelée pour la croissance et l'emploi
et la stratégie de développement soutenable. Plus précisément
elle souligne comment l'Union peut appuyer ses États membres dans une
stratégie à long terme dont la mise en oeuvre relève pour
l'essentiel de leur volonté et de leurs compétences. Pour ce faire,
elle éclaire les facteurs principaux, évalue les impacts complexes,
et identifie les principales voies pour l'action tant nationale, régionale
et locale qu'européenne. Elle conclut que le vieillissement de la population
est un défi que nous pouvons relever si nous créons les conditions
favorables d'un soutien adapté pour ceux qui veulent avoir des enfants
et si nous tirons le meilleur parti des opportunités offertes par des
vies plus longues, plus productives et en meilleure santé. Le vieillissement de la population de l'UE est le résultat
de quatre tendances démographiques agissant de façon interactive.
Toutefois, leur ampleur et leur rythme peuvent varier fortement d'un pays à
l'autre, d'une région à l'autre, conduisant à écarter
toute réponse uniforme. En résumé:
– Le nombre moyen d'enfants par femme (taux de fécondité
conjoncturel) est faible avec un niveau de 1,5 enfants pour l'EU-25, bien
au-dessous du taux de remplacement de 2,1 nécessaire pour stabiliser
la taille de la population en l'absence d'immigration. Une augmentation limitée
à 1,6 est projetée pour l'EU-25 d'ici 2030 2 . Le taux de dépendance (le nombre de personnes âgées
de 65 ans et plus relativement à celles âgées de 15 à
64 ans) devrait doubler pour atteindre 51% d'ici 2050, ce qui signifie que l'UE
passera de quatre à seulement deux personnes en âge de travailler
pour chaque citoyen âgé de 65 et plus. Les implications régionales et sociales du vieillissement
de la population retiennent aussi l'attention. Les régions avec des populations
en déclin et constituées principalement de personnes âgées,
devront faire face à des difficultés en matière d'offre
de biens et services publics essentiels comme la santé, le logement,
l'aménagement urbain, les services de transports et de tourisme, en sorte
que les équilibres environnementaux reflèteront aussi les effets
du vieillissement. Le changement démographique s'accompagne également
de changements sociaux profonds touchant la composition des familles, se traduisant
notamment par un nombre croissant de personnes âgées vivant seules.
L'augmentation du nombre des personnes très âgées et dépendantes
soulève aussi des problèmes nouveaux d'ordre économique,
social, voire éthique. Le vieillissement en UE doit être examiné dans
le contexte de l'expansion globale de la population dans le monde. Après
une augmentation de la population mondiale de 2 milliards de personnes en 1950
à 6,5 milliards aujourd'hui, la projection centrale de l'ONU prévoit
une poursuite de celle-ci, mais à un rythme ralenti, pour atteindre 9,1
milliards d'ici 2050. Environ 95% de la croissance globle de la population aura
lieu dans les pays en voie de développement et la population des 50 pays
les moins développés doublera. La croissance la plus vive aura
lieu en Afrique. En conséquence, la part des 25 États membres
de l'UE dans la population mondiale diminuera. Mais l'Europe ne vieillit pas seule. Des augmentations significatives
des taux de dépendance se produiront d'ici 2050 dans les économies
émergentes telles que la Chine et l'Inde. Si les pays en voie de développement
exploitent le dividende démographique et intègrent les jeunes
actifs sur le marché du travail, la production globale augmentera et
offrira des opportunités d'investissement rentables pour les Européens
qui économisent pour la retraite. Inversement la combinaison de taux
de natalité élevés et d'un développement lent peut
mener à l'instabilité dans ces pays et accroître les pressions
à l'émigration. L'immigration peut aider à réduire temporairement
l'impact financier du vieillissement lorsque les immigrés légalement
employés payent des contributions dans des régimes publics de
pensions. Cependant les immigrés actifs vont accumuler avec le temps
leurs propres droits à pension. Leur contribution à plus long
terme à un équilibre durable des finances publiques dépendra
donc de l'existence de systèmes de pension bien conçus. Pour les
pays d'origine, l'émigration vers l'UE peut être bénéfique,
à travers notamment la réduction des pressions sur le marché
du travail, les transferts de fonds et l'apport des migrants revenant au pays
avec expertise et capital. Cependant, l'émigration d'une grande proportion
de jeunes instruits est susceptible de provoquer, pour certains pays et secteurs,
une « fuite des cerveaux » avec des effets négatifs sur l'économie
et les perspectives de développement social de leurs pays. Dans ce contexte,
les possibilités offertes par les migrations temporaires et le retour
volontaire vers les pays d'origine, ne doivent pas être ignorées.
– Le déclin de la fécondité dans les récentes
décennies a suivi le baby-boom de l'après-guerre qui cause aujourd'hui
le gonflement de la taille de la population âgée de 45 à
65 ans. Le passage progressif des baby-boomers à l'âge de la
retraite mènera à une augmentation substantielle de la part
des personnes âgées qui doivent être soutenues financièrement
par une population réduite en âge de travailler. Ce phénomène
est destiné à s'effacer, mais pas avant plusieurs décennies.
– Après avoir augmenté de 8 ans depuis 1960, l'espérance
de vie à la naissance pourrait continuer à s'accroître
de 5 années supplémentaires d'ici 2050, voire davantage. La
plus grande partie des gains projetés sera acquise aux âges les
plus élevés. Ainsi, les Européens atteignant 65 ans en
2050 peuvent-ils compter vivre en moyenne entre quatre et cinq ans de plus
que les personnes atteignant 65 ans aujourd'hui. Ceci conduira à une
augmentation spectaculaire du nombre de personnes survivant aux âges
de 80 et 90 ans, amenant à ce que beaucoup d'entre elles passent plusieurs
décennies à la retraite et atteignent des âges où
la fragilité et l'incapacité sont fréquentes, même
si la proportion de personnes en mauvaise santé dans cette classe d'âge
pourrait diminuer.
– L'Europe accueille déjà des flux importants de migration
nette provenant de pays tiers. En 2004, l'UE a enregistré 1,8 millions
d'immigrés soit un flux plus important qu'aux États-Unis relativement
à la population totale. L'UE restera presque certainement une destination
significative pour les migrants dans les prochaines décennies. Dans
un scénario de base prudent, Eurostat projette qu'environ 40 millions
de personnes émigreront vers l'Union européenne d'ici 2050.
Comme beaucoup sont en âge de travailler, les migrants tendent à
rajeunir la population. Les répercussions à plus long terme
restent toutefois incertaines, car dépendantes du caractère
plus ou moins restrictif des politiques de regroupement familial et des comportements
de natalité des migrants. En dépit du niveau des flux actuels,
l'immigration peut seulement compenser en partie les effets de la faible fécondité
et de l'allongement de l'espérance de vie sur la répartition
par âge de la population européenne.
En raison de ces tendances, la population totale dans l'EU-25 se réduira
légèrement, mais deviendra beaucoup plus âgée.
Sur le plan économique, le changement principal concerne la population
en âge de travailler (âgée de 15 à 64 ans) qui diminuera
de 48 millions d'ici 2050.
Les flux globaux de migration ont et auront des répercussions importantes
pour les pays de destination et de départ. Pour l'UE, l'impact des immigrés
sur le vieillissement dépend de l'intégration de ceux-ci dans
l'économie formelle, sachant que le taux d'emploi des immigrés
reste encore inférieur à celui des non-immigrés dans beaucoup
d'États membres.
les emigrants ont contribués dans pas mal d'activités et ont pendant longtemps assurer la relève dans les pays developés citant come exemple la 2éme guerre mondiale c'est pour cela que je pense que ce serait injuste de ne pas leur donner plein droit comme citoyen dans ces pays ainsi que leurs enfants
j'aimerai aussi faire la remarque sur les emigrants compétents en matiére de productivité et (matiére grise) ce serait injuste de profiter de leur compétences sans aucun souci du pays originaire qui a fait l'effort à les former!
Rédigé par : hassan | 03 mars 2007 à 11:56 AM